jeudi 2 février 2012

Qui aime bien, bâille bien

Les maladies ne sont pas les seules choses contagieuses; c'est aussi le cas du bâillement. Et bien que nombre d'entre nous connaissons déjà ce phénomène, souvent parce que nous en avons été «victimes», personne n'avait pu résoudre scientifiquement ce mystère jusqu'à récemment. En effet, des chercheurs italiens ont découvert les premières preuves comportementales que le bâillement est un effet rapide et fréquent entre personnes partageant un lien empathique, comme les amis ou les membres d'une même famille. L'étude a été publiée dans la revue PLoS ONE.




Des chercheurs du Musée d'histoire naturelle de l'université de Pise et de l'institut de sciences cognitives et de technologies du Conseil national italien de la recherche (CNR-ISTC) en Italie expliquent que l'infectiosité du bâillement est un signe de «contagion» émotionnel. Selon l'équipe, le bâillement spontané, qui n'est pas sollicité par d'autres bâillements, a évolué à l'époque des poissons osseux, qui sont apparus il y a plus de 200 millions d'années.

Je ne te donne pas envie de bâiller ? Fais un effort, Nathalie...


«Selon le groupe animal considéré, un bâillement peut exprimer du stress, de l'ennui, de la fatigue, ou un changement d'activité, comme le bâillement au réveil ou avant d'aller se coucher», commente Elisabetta Palagi du CNR-ISTC, une des auteurs de l'étude. «Le bâillement contagieux est complètement différent, et est un phénomène plus moderne, qui a été démontré chez les géladas, les chimpanzés et l'homme. On suppose également qu'il serait commun aux animaux bénéficiant de capacités affectives et cognitives élevées, comme les chiens. Chez l'homme, un bâillement peut généralement générer un autre bâillement dans les cinq minutes qui suivent.»



Pour les besoins de l'étude, les chercheurs ont obtenu des informations de plus de 100 adultes d'Italie et du Madagascar pendant plus de 12 mois. Les données correspondaient à plus de 400 «binômes de bâillement» de différentes nationalités, et aux degrés de familiarité différents: des inconnus, des connaissances, des amis et des membres de même famille. L'équipe a observé des personnes dans plusieurs contextes naturels, dans le train, au travail et pendant les repas.



«Une analyse statistique basée sur les modèles linéaires mixtes a révélé que la présence et la fréquence de la contagion (en d'autres termes, sa probabilité et sa fréquence) ne sont pas influencées par des différences dans le contexte social ou dans la modalité de perception», explique l'auteur, le Dr Ivan Norscia, de l'université de Pise. «Le facteur le plus important affectant la contagion est la qualité de relation qui relie le bâilleur au 'bâillé'. En fait, la probabilité qu'une personne 'bâille en réponse' est élevée si le 'bâilleur' est un être cher. L'étude révèle une tendance spécifique: la vitesse de contagion était plus importante chez les personnes apparentées, ensuite entre amis, puis entre connaissances et enfin entre inconnus. De même, le temps de réponse, à savoir la durée entre le premier bâillement et le bâillement d'une deuxième personne, est plus court entre amis, parents et connaissances qu'entre inconnus.»



Elisabetta Visalberghi, du CNR-ISTC, commente les résultats de l'étude: «Les résultats de cette étude sont soutenus par plusieurs informations neurobiologiques provenant de rapports antérieurs. Ces rapports ont montré que certaines des régions cérébrales activées lors de la perception d'un bâillement correspondent aux régions impliquées dans le traitement émotionnel.»




http://cordis.europa.eu/fetch?CALLER=FR_NEWS&ACTION=D&SESSION=&RCN=34252

4 commentaires:

  1. Un dossier assez complet ici
    http://www.futura-sciences.com/fr/doc/t/medecine-1/d/et-bailler-de-plaisir_571/c3/221/p1/

    on peut y lire qu'un "contexte" peut entraîner un baillement quasiment simultané chez plusieurs individus sans contact visuel...

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  2. faut pas s'em'bailler non plus !!

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  3. un autre qui baille souvent :
    L'image

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    1. en fait, il crie pas vraiment, il fait émet des ultrasons, ce qui n'est pas courant pour un primate :
      l'article

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