lundi 15 mars 2010

"A contre-courant" des idées reçues sur l'eau pour tous, sur Arte le 16 mars

Pour ceux qui ont la TV. Et pour ceux qui peuvent la regarder (ceux qui n'ont pas d'enfants ;-) ) !


Que signifie le manque d'eau, pénurie réelle ou surexploitation? "A contre-courant", diffusé mardi soir sur Arte, démonte, sur trois continents, une série d'idées reçues.
Un constat: c'est souvent moins la rareté de la ressource que la revendication de son usage qui fait conflit, même dans le nord de la France, où une cressonnière du Pas-de-Calais se trouve en conflit avec les localités voisines.
Mais qu'elle abonde ou goutte à peine, l'eau est un combat multi-millénaire et permanent sur terre: il faut non seulement l'extraire, la recueillir, mais aussi la traiter et l'acheminer.
Dans le monde, 460 millions d'habitants manquent d'eau. Mais près de trois fois plus (1,1 milliard) sont privés d'eau potable et 2,6 milliards d'un assainissement de base pour évacuer les eaux sales.
Celles de Mexico s'écoulent en un fleuve nauséabond au milieu d'une plaine agricole, à plusieurs dizaines de km de la mégapole. A la plus grande satisfaction des paysans qui utilisent ces "eaux noires", comme ils les appellent, pour irriguer leurs champs.
A Bamako, le fleuve Niger baigne généreusement la capitale malienne et saurait sans aucun doute désaltérer l'ensemble de la population. "Mais la ville s'est développée et les infrastructures n'ont pas suivi", regrette un ingénieur de la société Energie du Mali. Résultat: "Les riches du centre-ville, qui sont raccordés, paient l'eau bien moins cher que les pauvres en périphérie".
Dans le sud de l'Espagne, des travaux de titan sous Franco qui rêvait, comme en Californie, de faire d'une plaine désertique un éden agricole, confinent à l'hérésie hydraulique pour continuer d'honorer une demande exponentielle.
"Dans nos sociétés, on veut toujours plus sans réfléchir d'où vient l'eau. Au final, il faudra tous vouloir moins", note le réalisateur Vassili Silovic au terme de ses plus de deux ans d'enquête sur le sujet.
"A l'été 2006, Barcelone a subi une sévère sécheresse et a dû importer de l'eau douce par bateau depuis Marseille. Mais à la première pluie, les réservoirs se sont remplis et chacun a oublié le problème".
Parti, reconnaît-il, avec un credo militant sur l'eau gratuite pour tous, il en est revenu: oui, l'eau est un bien commun de l'humanité, mais pour arriver jusqu'à ceux qui en ont besoin, il faudra bien la payer.
Alors que la question motive de nombreuses ONG et des militants alter-mondialistes, sa caméra s'attarde dans un village du Mali où se tient un véritable conseil de gestion entre plusieurs localités contraintes de s'entendre sur le partage du puits.
L'un des voisins promeut l'idée d'une caisse commune pour assurer l'entretien de la pompe: "Sinon, quand elle tombera en panne dans vingt ans, on aura toujours notre puits et rien pour puiser l'eau".
La discussion est vive. Et ce sont les femmes qui tranchent: oui à une contribution, modeste, qui garantira l'accès à la ressource.
"A un moment, quelqu'un doit payer. Non pas l'eau, mais l'adduction et son traitement. C'est irresponsable de faire croire qu'il puisse en être autrement", conclut-il.
("A contre-courant", Soirée Thema sur l'Eau - Arte, mardi 16 mars 20h35)

1 commentaire:

  1. C le genre de chaine publique que je peux capter sur mon ordi... et puis je pense que sur Arte on peut avoir les émissions en lecture pdt 7 jours...

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